2020-10-16 - La Marseillaise - Affaire Cédric Fusina : après la psychiatrie, la prison ?

• Pour citer le présent article : https://psychiatrie.crpa.asso.fr/779

Document du dimanche 18 octobre 2020
Article mis à jour le 21 octobre 2020
par  A.B.

Sur cette affaire : 2020-02-19 " Harcèlement moral : la femme du capitaine Fusina accuse l’armée" (La Marseillaise)

Cagnotte « Solidarité famille FUSINA » :
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Affaire Cédric Fusina : après la psychiatrie, la prison ?

Source La Marseillaise, cliquer sur ce lien

L’ex-capitaine Fusina, promu depuis commandant, doit répondre le 19 octobre à 14h de désertion et de refus d’obéissance devant le tribunal correctionnel de Marseille.

La grande muette continue les misères à l’encontre d’un des siens. L’affaire concerne Cédric Fusina, commandant dans l’armée de terre qui a connu l’arrêt de travail forcé, la psychiatrisation et doit répondre lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille des accusations de désertion et de refus d’obéir. La totale.

Rappel des faits. C’est Florence Fusina qui lance l’alerte le 19 février 2019 dans nos colonnes afin d’éviter que son mari, soumis au droit de réserve, soit, en plus du harcèlement subi, radié des cadres de l’armée. Lui est contrôleur aérien dans l’aviation légère, chef d’escadrille avec 20 ans de bons et loyaux services à son actif. Et ce, jusqu’à ce qu’il refuse de signer un document au cours d’une nouvelle affectation. Rien de terrible mais l’état du stock qu’on lui demande d’attester ne correspond pas à la réalité, estime-t-il.

Petite mort par ordonnance

« Mon mari a toujours été privé du droit de se défendre, sa parole n’a jamais été prise en compte, pas plus d’ailleurs que les contre-expertises psychiatriques réalisées par des médecins indépendants », explique Florence Fusina en dénonçant « une affaire tronquée et instruite à charge ». « L’armée a choisi la voie médicale pour se débarrasser d’un “encombrant” », poursuit-elle.

En clair, la médecine militaire serait utilisée pour « sortir » les fonctionnaires devenus gênants. Pour Cédric Fusina, ce seront les troubles mentaux. Diagnostic formellement contredit notamment par le Professeur Rondier, spécialisé en santé mentale.

Mais rien n’y fait. Et comme l’homme n’est pas disposé à se laisser faire sans réagir, les sanctions pleuvent. Et sa solde est suspendue à plusieurs reprises. « Cédric a tenté tous les moyens possibles pour reprendre son travail mais sa hiérarchie l’en a empêché », reprend Florence Fusina.

Aujourd’hui, on lui reproche de ne pas avoir répondu à des convocations et c’est pour ces faits qu’il va être jugé lundi. « C’est faux, mon mari les a toutes honorées, en tout cas tant que son état de santé le lui permettait. Des certificats médicaux ont été produits pour les autres… », poursuit-elle.

Empêché tout de même de se rendre à une consultation datée du 29 avril 2016, il prévient sa hiérarchie. Peu importe, il est déclaré immédiatement déserteur, « sans délai de grâce obligatoire ».

Une autre fois, il refuse de se rendre seul à un entretien au cours duquel vont lui être signifiées des sanctions. Rien d’exceptionnel, même pour un militaire.

Il est peut-être temps en effet que la justice prenne le relais pour signer lundi le dénouement de la folle histoire du capitaine Fusina. Restera ensuite à Cédric Fusina à faire valoir ses droits.

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