2020-03-06 "La révolte de la psychiatrie", de Mathieu Bellahsen et Rachel Knaebel

• Pour citer le présent article : https://psychiatrie.crpa.asso.fr/758

Document du vendredi 6 mars 2020
Article mis à jour le 30 août 2020
par  A.B.

Précédent ouvrage de Mathieu Bellahsen : La santé mentale, vers un bonheur sous contrôle


Soirée de lancement de ce livre

Présentation de ce livre.

A l’occasion de la sortie du livre de Mathieu Bellahsen, Rachel Knaebel (journaliste à Bastamag) avec la contribution de Loriane Bellahsen : « La révolte de la psychiatrie » (la Découverte), une soirée de lancement aura lieu le vendredi 6 mars 2020 à 20 heures à la librairie l’Atelier (adresse : 2 bis rue du Jourdain à Paris 20e, Métro Jourdain).


Présentation du livre

Deux mois de grève et cent quarante jours de campement à l’hôpital psychiatrique d’Amiens, dix-huit jours de grève de la faim par les blouses noires de celui de Rouen, des grèves à Rennes, Saint-Étienne, Niort… En 2018, un mouvement social inédit a remué la psychiatrie française et se poursuit depuis, mettant en lumière les effets dévastateurs des restrictions budgétaires et des plans de rationalisation managériale que subissent soignants et soignés depuis trente ans.

Nourri de l’expérience de terrain du psychiatre Mathieu Bellahsen et des enquêtes de la journaliste Rachel Knaebel, ce bref ouvrage retrace l’impressionnant démantèlement de la psychiatrie française à l’origine de ces mobilisations. Il montre comment la psychiatrie de secteur, promouvant des formes de soins tournées vers l’émancipation des patients, comme alternatives à l’enfermement, a été progressivement étouffée au profit de la gestion normalisante de la santé mentale. Et comment cette évolution a été favorisée par l’émergence d’une nouvelle neuropsychiatrie, opérant un changement radical. De l’autisme à la schizophrénie, le patient comme être humain n’est plus au centre du soin, seuls sont pris en compte ses neurotransmetteurs, son imagerie cérébrale, ses gènes. Il en résulte une attaque en profondeur du service public, cantonné à la gestion des urgences et des plus précaires, au profit d’acteurs privés qui prospèrent sur le marché des prises en charge réputées scientifiques.

Rachel Knaebel et Mathieu Bellahsen relatent également les luttes de groupes de patients et de certains professionnels, pour l’introduction de contre-pouvoirs dans l’institution psychiatrique, aux racines du mouvement social de 2018. Elles remettent la question du soin psychiatrique au centre de la société et permettent le maintien de pratiques alternatives, même dans des structures attaquées par la technocratie et la privatisation. Un livre d’espoir, donc, pour les familles, les patients et les soignants, qui ouvre les pistes d’un futur émancipateur pour la psychiatrie.