2019-04-10 Documentaire de France 3 sur la psychiatrie : des victimes ont la parole

• Pour citer le présent article : https://goo.gl/psFRBu ou https://psychiatrie.crpa.asso.fr/693

Document du mercredi 10 avril 2019
Article mis à jour le 30 août 2020
par  A.B.

Résumé. Entre autres points importants de ce documentaire et du débat qui s’en est ensuivi qui feront date, un jeune homme suivi pour pathologie psychiatrique a dénoncé le fait que dans certaines unités d’hospitalisation des personnels provoquent des patients, qui ne sont pas agressifs, afin d’avoir un motif pour les placer en isolement – contention …

Pour visionner ce documentaire en replay sur le site internet de France 3, cliquer sur ce lien

Pour retrouver cet article sur Les contes de la folie ordinaire, Mediapart, cliquer sur ce lien

2019-07-04 - Grèves des hospitaliers - "Psychiatriques" - Aveux de maltraitance systématique


Documentaire sur France 3 sur « l’abandon de la psychiatrie », 10 avril 2019

Mercredi 10 avril passé, France 3 a diffusé dans le cadre de son émission « Pièces à conviction », un documentaire important titré : « l’abandon de la psychiatrie », suivi d’un débat qui à mon sens feront date.

Ce documentaire est de prime abord d’un contenu classique.

La pathologie mentale, en tête la schizophrénie = traitements …

La souffrance des familles aidantes demandant des lieux de répit et des lieux de prise en charge qui sont actuellement manquants …

Mais aussi les hospitaliers en grève à travers le pays… Le Dr Mathieu Bellahsen (chef de pôle d’Asnières-sur-Seine) brièvement interviewé a insisté sur la nécessité de restaurer du relationnel, et sur le fait qu’une prise en charge correcte implique des personnels en nombre suffisant.

Le Dr Daniel Zagury, criminologue, bientôt en retraite sur limite d’âge a clairement dit qu’il n’a jamais vu la psychiatrie française dans un état de crise aussi avancé que celui que nous connaissons. Les repères classiques des soignants en psychiatrie les plus âgés sont en train de craquer ou ont même volé en éclats, ainsi de l’exclusion du droit de la psychiatrie française, en date de la loi de 1838.

Mais aussi une interview de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) en inspection avec une de ses équipes. Puis des victimes, des sœurs de patients qui ont été placés en isolement – contention et qui se sont suicidés. Une d’elle, qui a très bien parlé, est une cliente de Me Raphaël Mayet.

Pour une fois en télévision, outre les problématiques classiques de la psychiatrie, suivies d’une interview du CGLPL, ce sont des victimes - en l’espèce des parents de patients qui se sont suicidés du fait de la criminalité institutionnelle – qui ont eu la parole. Une de ces victimes est en procédure devant le tribunal administratif du ressort du CH où son frère est mort, pour défaut de surveillance et violation des droits de son parent du fait d’une mise en isolement contention au long cours durant laquelle son frère s’est suicidé.

À noter qu’un jeune homme psychiatrisé libre en ambulatoire était sur le plateau, tout d’abord dans une ligne institutionnelle. Ce jeune homme a dénoncé le fait que dans certaines unités d’hospitalisation des personnels provoquent des patients, qui ne sont pas agressifs, afin d’avoir un motif pour les placer en isolement – contention … De telles pratiques génèrent une rupture définitive dans la confiance éventuelle que des patients, dûment atteints psychiquement et qui nécessitent une prise en charge, peuvent placer dans le système psychiatrique, et donc un traumatisme indélébile. Sur ce point ce jeune homme a bien parlé.

2019-04-06 Mediapart- François ancien enfant placé se retourne contre l’État.

Un regret toutefois. Les rédactions en chef des chaînes de télévision refusent d’aborder clairement la question des internements et des mesures de soins psychiatriques sous contrainte abusives. Ce point noir est habituel. Il est actuellement levé par Mediapart. Vous pourrez lire à ce sujet dans la revue documentaire jointe l’écho donné par Mediapart à l’internement abusif de François en 1999 alors qu’il avait neuf ans.