2016-06-11 Communiqué appelant à refuser de participer à la Mad Pride du 11 juin 2016

• Pour citer le présent article : http://goo.gl/LlH3Vd ou http://psychiatrie.crpa.asso.fr/547

Document du samedi 11 juin 2016
Article mis à jour le 30 août 2020
par  H.F., A.B.

Sur notre site : 2015-06-13 Position du CRPA sur la Mad Pride 2015 • Revue de presse succincte

Page d’accueil du site internet de la Mad Pride : http://www.lamadpride.fr/index.php

Cet article sur Mediapart, Les contes de la folie ordinaire : https://blogs.mediapart.fr/edition/…

2016-06-11 Une critique de la Mad Pride 2016 lors de l’émission l’Entonnoir de Radio Libertaire

2016-06-11 La Mad Pride 2016 à Paris : un échec patent

2017-05-23 La Mad Pride 2017 : sans nous ! (HumaPsy)

2017-06-07 Radio Libertaire L’Entonnoir • Sur la Mad Pride 2017, l’UNAASS ex-CISS, l’isolement - contention lors d’internements psychiatriques


Communiqué du CRPA appelant à refuser de participer à la Mad Pride du 11 juin 2016

 

CRPA - Cercle de Réflexion et de Proposition d’Actions sur la psychiatrie
Association régie par la loi du 1er juillet 1901 | Réf. n° : W751208044
Président : André Bitton.
14, rue des Tapisseries, 75017, Paris.
Pour nous contacter, cliquer sur ce lien
 

2016-05-22 Communiqué du CRPA relatif à la Mad Pride 2016.

Communiqué appelant à refuser de participer à la Mad Pride du 11 juin 2016

Paris, le 22 mai 2016
 

Une marche folklorique de la fierté de la folie est organisée le samedi 11 juin prochain à Paris, sous l’intitulé Mad Pride 2016, à l’instar des années 2014 et 2015, par diverses organisations d’usagers en santé mentale et de proches.

Nous appelons à refuser de participer à cette manifestation qui est tout sauf revendicative. Nous déplorons que les organisateurs de cette mascarade parisienne, aient mis un étouffoir sur les protestations et les revendications des personnes aux prises avec les institutions psychiatriques, en ne gardant de tout cela qu’une vague revendication pour une dignité des personnes atteintes de pathologie mentale. Même la question du fait que de nombreuses personnes suivies en psychiatrie ne sont pas atteintes de pathologie mentale a été évacuée par les organisateurs de la Mad Pride … Cela entre autres points évacués et passés sous silence par ces mêmes organisateurs de cette marche.

Une initiative similaire a été mise sur pieds à Marseille, sous le nom de Fada Pride, dont le manifeste est plus offensif et plus revendicatif que la charte de la Mad Pride parisienne. Nous aurions pu soutenir le principe du manifeste de la Fada Pride si notre organisation avait été localisée en région Provence – Alpes – Côtes d’Azur, mais tel n’est pas le cas. La Mad Pride parisienne est dans les mains de professionnels intervenant en santé mentale et de carriéristes de la représentation institutionnelle des patients qui manipulent tout cela, neutralisent les protestations, marginalisent celles et ceux qui ont quelque contenu offensif que ce soit, et qui ne sont pas dans une ligne caramel mou allant dans le sens de la soumission aux diagnostics et aux traitements ainsi que dans celui d’une acceptation de la condition indigne qui est faite aux personnes psychiatrisées.

Même nos camarades de l’association d’usagers en psychiatrie Humapsy (fondée en 2011) ont été marginalisés dans le comité d’organisation de ce défilé, au point qu’un de leur dirigeant représentant cette association d’usagers dans le comité d’organisation de la Mad Pride, a démissionné de ses fonctions de secrétaire de l’association Mad Pride France pour ne pas cautionner tout cela.
 

Nous rappelons les termes de notre prise de position du 30 mai 2015, à l’occasion de la 2e Mad pride organisée en France le 13 juin 2015 :

Communiqué du CRPA du 30 mai 2015, concernant la Mad Pride organisée à Paris le 13 juin 2015
 

Notre association, qui est une association d’usagers en psychiatrie en lutte contre les abus institutionnels, se refuse depuis le début à participer à de telles manifestations. Il est hors de question que nous acceptions de nous mettre bien sagement un entonnoir sur la tête et que nous défilions dans les rues avec cette « fierté d’être fous », que nous contestons formellement d’ailleurs. Nous nous battons contre l’abus et l’arbitraire en psychiatrie ce n’est pas pour nous prêter à de telles mascarades.

Nous appelons d’ailleurs les personnes qui se considèrent atteintes au plan psychique à chercher leurs voies et modalités personnelles pour sortir, dès qu’une consolidation est acquise, du suivi et de la chronicité. Nous ne sommes certainement pas favorables à un enfoncement à durée indéterminée voire à vie, des gens dans les files actives psychiatriques.

Il est par ailleurs hors de question que notre association valide en quoi que ce soit la psychiatrisation de masse à laquelle nous sommes confrontés ces dernières décennies, durant lesquelles des pans entiers de la vie quotidienne des populations sont progressivement passés sous la coupe du pouvoir médico-psychiatrique et des administrations liées. Cette psychiatrisation de masse où l’on médique à tort des centaines de milliers de personnes pour le plus grand profit de firmes pharmaceutiques et de leurs actionnaires, lesquels d’ailleurs se fichent de la santé mentale des populations, de prescripteurs irresponsables, et d’administrations qui entendent que les laissés-pour-compte de nos sociétés soient sous traitements psychiatriques abrutissants…

Notre association refuse donc totalement de participer à cette mascarade que sont les Mad Pride successivement organisées en France depuis juin 2014.

Comme disaient certains en 2011 dans les manifestations contre le projet de loi sécuritaire du Gouvernement d’alors sur le champ des soins psychiatriques sous contrainte : « De l’écoute, pas (que) des gouttes ! ».


Communiqué de l’association Humapsy, 26 mai 2016

Source (site internet d’Humapsy) : https://humapsy.wordpress.com/

La Mad-Pride, à Paris le 11 juin 2016

Pour la troisième année HumaPsy ira à la Mad Pride !
 

Même si, comme notre camarade président du CRPA qui appelle à la boycotter, nous sommes déçus du flou de son positionnement (lié aux divergences de point de vue au sein des organisateurs) et de la couverture médiatique consensuelle qu’elle a déclenchée les années passées. Mais cela reste un défilé de rue qui permet de s’exprimer librement avec pancartes et slogans : il nous revient à tous de ne pas abandonner le terrain si nous estimons que des revendications ne sont pas portées par la communication officielle de la Mad Pride et les associations qui y défilent, ou si nous avons tout autre chose à dire sur la « folie »… les dispositifs légaux et les politiques de santé.


France 3, Île-de-France (11 juin 2016, 16h50) — Paris « Mad Pride » 2016, les malades mentaux défilent contre la discrimination

Source (site internet France 3 Île-de-France) : http://france3-regions.francetvinfo…

Publié le 11 juin 2016 à 16:34, mis à jour à 16h50.
 

150 manifestants se sont retrouvés ce samedi dans les rues de la capitale. Les malades, leurs familles ainsi que les soignants veulent marcher ensemble de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul vers la place de la République pour lutter contre les préjugés dont font l’objet les malades mentaux. Un débat sur les droits fondamentaux des personnes en difficultés psychiques, est prévu sur la place de 16h30 à 18h00. La première édition, en 2014, avait rassemblé près de 500 personnes.

L’objectif de la Mad Pride : Sensibiliser l’opinion publique aux maladies psychiques pour lutter contre la stigmatisation des personnes en difficultés. Lutter contre la disqualification, l’exclusion et les à priori à l’égard de citoyens à part entière.

Le cortège rassemblait des patients et des proches des malades qui ont répondu à l’appel d’une dizaine associations dont Advocacy France, Bicycle, Vie Libre, France Dépression, Schizo ?…oui et AFTOC.

Santé société Paris.