2015-02-18 C.A. de Paris • Indemnisation de l’administration de traitements sous contrainte lors d’un internement irrégulier

• Pour citer le présent article : http://goo.gl/5XwCPd ou http://psychiatrie.crpa.asso.fr/505

Document du mercredi 18 février 2015
Article mis à jour le 27 août 2020
par  H.F., Y.F., A.B.

Précédentes jurisprudences indemnitaires de la juridiction civile parisienne : 2014-05-21 Le TGI de Paris accorde 73 000 € d’indemnisation pour un internement illégal d’un patient SDF

Ainsi que : 2013-01-23 C.A. Paris • 65 000 € de réparations pour deux hospitalisations d’office irrégulières


2015-02-18 Arrêt de la Cour d’appel de Paris - Indemnisation.

En pièce jointe un intéressant arrêt indemnitaire de la Cour d’appel de Paris, du 18 février dernier, obtenu par Me Raphaël Mayet, avocat au Barreau de Versailles, avec une analyse synthétique que vous trouverez ci-dessous.

Un considérant de cet arrêt résume l’apport original de cette jurisprudence : « Considérant qu’il est indifférent comme le soutient l’intimé que l’intéressé devait recevoir des traitements médicamenteux compte tenu de son état médical et psychologique ; qu’en effet nonobstant la nécessité éventuelle de traitement, l’hospitalisation d’office l’a privée de la possibilité de discuter de ce traitement et éventuellement de refuser de se le voir administrer ou de faire un autre choix ; que cette privation de liberté du choix du traitement justifie l’allocation d’une indemnité que la Cour apprécie à la somme de 5000 € (…) »

2015-02-28 Santé Mentale, février 2015, M. Éric Péchillon.

Également en pièce jointe un commentaire de cette décision, de M. Éric Péchillon, professeur de droit public à l’Université de Rennes, publié dans le numéro de février 2015 de la revue Santé Mentale.

À titre de précédent d’une indemnisation de traitements psychiatriques administrés sous contrainte, dans un cadre annulé par la juridiction administrative, nous vous signalons notamment l’affaire d’André Bitton, démarrée en juin 1990 et close seulement au printemps 2007 (!), où là première chambre civile du Tribunal de grande instance de Paris avait indemnisé, par jugement du 6 novembre 2006, l’administration de neuroleptiques sous contrainte, ainsi que le travail quasi gratuit aux tâches d’ergothérapie, malgré le fait que l’internement avait été médicalement fondé. Cela dans la mesure où l’illégalité formelle de la mesure d’internement avait été constatée par la juridiction administrative. Cette affaire avait été rendue publique sur le site du Groupe Information Asiles (GIA).

Néanmoins cette précédente affaire n’avait pas prêté lieu à un appel. L’arrêt ici diffusé de la Cour d’appel de Paris, du 28 février 2015 présente donc un intérêt certain.

Sur cette même question des traitements psychiatriques sous contrainte, Philippe Bernardet, sociologue et juriste, avait publié un article en 2005 dans la revue Handicap du CTNERHI (Centre technique national d’étude et de recherche sur l’inadaptation et le handicap) qui faisait un point de l’état du droit sur ce sujet. Cet article avait été également répercuté sur le site du GIA (lien).


Mail de Me Raphaël MAYET avocat au Barreau de Versailles, secrétaire de la Conférence, reçu le 24 février 2015 à 13h59 :

Monsieur,

Je vous prie de trouver, ci-joint, un tirage d’un arrêt intéressant rendu le 18 février dernier par la Cour d’Appel de Paris.

Celui-ci rappelle que le délai de prescription quadriennale est interrompu par toute demande de règlement auprès d’une administration ainsi que par toute saisine de juridiction, ce qui constitue l’application de la loi du 31 décembre 1968 relative à la prescription quadriennale.

En outre, la Cour indemnise, à ma connaissance pour la première fois, le poste spécifique de préjudice lié à l’administration de traitements sous la contrainte.

La Cour estime en effet que « Nonobstant la nécessité éventuelle de traitement, l’hospitalisation d’office a privé [la requérante] de la possibilité de discuter de ce traitement et éventuellement de refuser de se le voir administrer ou de faire un autre choix … ».

La Cour alloue une indemnité de 27.000 euros pour cette hospitalisation d’un peu moins de 3 mois.

Je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.



Sur le Web

14 janvier - Sans titre

14 janvier - Annulation d'une sanction disciplinaire prise sur le fondement d'un « règlement intérieur » dont l’administration n’a jamais prouvé l’existence.

Décembre 2024 - 40e congrès de l’USP : PSYCARITÉ. Précarité, soins, exclusion. Y a-t-il encore une place pour une psychiatrie sociale ?

Décembre 2024 - Publication de rapports de visite

Décembre 2024 - Communiqué de presse intersyndical : Les urgences sociales doivent enfin trouver des réponses concrètes !

Décembre 2024 - L’USP s’associe à la commémoration de la rafle des malades dans les hôpitaux d’Athènes

Novembre 2024 - De graves atteintes aux droits à Mayotte (publication de rapports de visite)

Novembre 2024 - Attaques, l’USP appelle à la grève

Novembre 2024 - Comment notre société prend-elle soin de ses enfants ?

Novembre 2024 - CP commun sur les projets de décrets qui font suite à l’annonce du Gouvernement de poursuivre un objectif de diminution des absences de courte durée pour raisons de santé

Novembre 2024 - Pratiques n° 106 « Les assises citoyennes du soin psychique vent debout » est paru !

Novembre 2024 - « Elle s’appelle AHOU DARYAEI »

Novembre 2024 - Étude sur la comparution immédiate, procédure pourvoyeuse d’incarcération

Novembre 2024 - Communiqué intersyndical USP-IDEPP-SPH-SPEP : Où ce gouvernement mène-t-il la psychiatrie publique ?

Novembre 2024 - Publication de rapports de visite

Novembre 2024 - Tour de France de la santé : PLFSS 2025

Octobre 2024 - Lettre au président du Conseil national de l’Ordre des médecins

Octobre 2024 - Oui à l’argent magique, non à l’argent facile

Octobre 2024 - Bas les masques

Octobre 2024 - L’effectivité des voies de recours contre les conditions indignes de détention