2014-02-02 - Suite à la démission de Claude Finkelstein de la présidence de la FNAPSY

• Pour citer le présent article : http://goo.gl/BL5SeF ou http://psychiatrie.crpa.asso.fr/384

Document du dimanche 2 février 2014
Article mis à jour le 28 août 2020
par  A.B.

Sur notre site, de façon connexe : 2013-09-29 - Pour une représentation des usagers en psychiatrie digne de ce nom

Également : 2013-10-17 - Mail ouvert au député Denys Robiliard, rapporteur de la Mission d’information santé mentale et psychiatrie

Sur Mediapart, rubrique Les contes de la folie ordinaire : http://goo.gl/B6G3N7

Lettre commune du 23 février 2014 en réponse à une interview de Mme Claude Finkelstein, dans les Actualités sociales hebdomadaires du 7 février 2014.

Un revirement de situation à la FNAPSY : 2014-05-19 - Communiqué du Club des cinq sur le volet santé mentale de la future loi de santé publique

Auteurs : A.B. - H.F.


Communiqué du CRPA sur la situation actuelle pour les associations d’usagers en psychiatrie

 

C.R.P.A. : Cercle de Réflexion et de Proposition d’Actions sur la psychiatrie . Association régie par la loi du 1er juillet 1901 | RNA : W751208044
Président : André Bitton
Pour nous contacter, cliquer sur ce lien
Site internet
 

2014-02-02 Communiqué du CRPA

COMMUNIQUÈ

Paris, le 2 février 2014
 

Nous apprenons, par une dépêche de l’Agence presse médicale (APM) du 30 janvier 2014, 19h41, que Mme Claude Finkelstein a annoncé jeudi 30 janvier, lors d’une journée de la Fédération hospitalière de France (FHF), la création entre la FNAPSY et l’UNAFAM d’une association conjointe en charge de la défense des intérêts communs entre ces deux organisations quant à la défense des droits. Au surplus, Mme Claude Finkelstein a annoncé qu’elle quitte la présidence de la FNAPSY, qu’elle assumait depuis 1999, soit depuis 15 ans, à effet au samedi 1er février 2014, en restant administratrice de cette fédération pour accompagner son successeur. Celui-ci devant rester dans la même ligne de travail que sa prédécesseure.

Nous pensons que cette fusion partielle envisagée, entre l’UNAFAM et la FNAPSY, qui devrait voir le jour d’ici l’été 2014 est, en fait, destinée à entraver et contrer une possible faillite de la FNAPSY qui s’était profilée au printemps 2013. Mme Claude Finkelstein avait officialisé cet état de fait, par un appel au peuple du 15 mai 2013 dans une pétition publique pour la sauvegarde des subventions de fonctionnement que la Direction générale de la santé, du Ministère des affaires sociales et de la santé octroyait jusque-là à la FNAPSY.

Nous voyons dans cet état de fait, une clarification et une officialisation de la relation de tutelle qui s’exerçait jusque-là dans l’ombre, entre l’UNAFAM (les familles, partie tutrice) et la FNAPSY (les patients, protégés par les précédents). Tutelle partagée avec celle qu’exerce sur la FNAPSY, la Conférence des présidents des commissions médicales des établissements psychiatriques, mais également l’administration centrale du Ministère des affaires sociales et de la santé, et ses exécutifs successifs.

Le CRPA pense donc, qu’actuellement, une ouverture se fait jour pour l’affirmation d’un mouvement d’usagers en psychiatrie, indépendant et autonome, qui entendrait assumer pleinement ses responsabilités et son rôle, dans la représentation des usagers en psychiatrie d’une part, mais également, d’autre part, dans la cogestion de la question psychiatrique dans ce pays.

Nous en appelons donc au sens des responsabilités de nos collègues des associations de patients et anciens patients psychiatriques, pour que nous réfléchissions à la formation d’un pôle alternatif au système UNAFAM-FNAPSY, qui a déjà fait ses preuves pour nous faire taire et entraver nos prises de parole, comme aussi nos initiatives.

L’avenir est ouvert. A nous d’agir la période qui est en train de s’ouvrir, sans être les spectateurs passifs d’une politique dictée par les pouvoirs en place que nous ne ferions, dès lors, que subir.

Nous vous informons en conclusion que l’Union nationale des GEM de France, va rejoindre le CRPA au printemps prochain. Le CRPA, de son côté, devrait rejoindre en parallèle l’Union nationale des GEM de France comme association spécialisée sur l’abord juridique de la question psychiatrique, dans le sens du renforcement d’une dynamique favorable à un mouvement d’usagers en psychiatrie indépendant des pouvoirs institutionnels.


Communiqué de la FNAPSY. Remaniement au sein du Conseil d’administration

Source (site du Psycom) : http://www.psycom.org/Actualites/No…

Remaniement au sein du Conseil d’administration

Le 2 février 2014
 

Par décision du conseil d’administration de la FNAPSY en date du 18 janvier 2014 nous vous informons qu’à dater du 1er février 2014 la présidence de notre fédération est assurée par Monsieur Richard Palombo.

Notre Bureau est composé de Madame Christyane Paul (Vice-Présidente), Madame Patricia Zawadski (Secrétaire), Monsieur Jean-Claude Penaud (Trésorier). Les autres membres du Conseil d’administration sont : Madame Claude Finkelstein et Madame Marie-Christine Thibaut. Par ailleurs Madame Claude Finkelstein exercera la fonction de Directrice Générale. Le conseil assurera la continuité des actions et des orientations prises depuis plusieurs années par la FNAPSY.


HOSPIMEDIA. Richard Palombo devient le nouveau président de la FNAPSY

03/02/14 - 16h33 - HOSPIMEDIA | Par Caroline Cordier

Source : http://www.hospimedia.fr/

Source (site de l’UNAFAM) : http://www.unafam.org/IMG/pdf/Commu…
 

Richard Palombo a remplacé au 1er février Claude Finkelstein à la présidence de la Fédération nationale des associations en psychiatrie (Fnapsy). L’association annonce par ailleurs qu’elle envisage la création d’une nouvelle association, autour de la réhabilitation sociale, en lien avec l’Unafam.
 

La Fédération nationale des associations en psychiatrie (Fnapsy), qui revendique quelque 70 associations adhérentes, a annoncé dans un communiqué le 2 février l’arrivée à la présidence de l’association de Richard Palombo, auparavant vice-président, en remplacement de Claude Finkelstein, restée durant une quinzaine d’années à cette fonction. Cette dernière est nommée directrice générale de l’association. Richard Palombo est par ailleurs président de l’association Ouest-Sud-Est (Ose), pour la participation sociale et culturelle des usagers en santé mentale. Cette association a notamment vocation à représenter les usagers en psychiatre dans les établissements de santé spécialisés en psychiatrie, sur l’agglomération lyonnaise (Vinatier, Saint-Jean-de-Dieu, Saint-Cyr-au-Mont-d’Or).

Le changement de présidence, à compter du 1er février, a été acté par décision du conseil d’administration de la Fnapsy en date du 18 janvier 2014. Le bureau est également composé de Christyane Paul (vice-présidente), Patricia Zawadski(secrétaire) et Jean-Claude Penaud (trésorier). Les autres membres du Conseil d’administration sont Claude Finkelstein et Marie-Christine Thibaut.
 

Une nouvelle association en projet en lien avec l’Unafam

La prochaine assemblée générale est prévue pour le 17 mai. À cette occasion sera examiné le projet de former une nouvelle association, en lien avec l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam), comme l’avait évoqué Claude Finkelstein à la 3e Journée FHF consacrée à la psychiatrie et à la santé mentale le 30 janvier dernier (lire ci-contre). Il ne s’agirait pas de fondre l’une des associations dans l’autre, mais d’une « troisième entité » aux côtés de l’Unafam et de la Fnapsy, ouverte aux usagers, familles et professionnels, et citoyens intéressés aux problématiques touchant les patients, notamment en matière sociale, comme le logement par exemple, a expliqué à Hospimedia Claude Finkelstein. Le modèle de l’Association des services de réhabilitation sociale du Québec est particulièrement étudié, dans cette perspective. Elle espère que cela permettra de peser « davantage dans le débat public », alors que la Fnapsy a dû faire face à une baisse importante de ses subventions, passées de 170 000 euros en 2011 à 70 000 euros en 2012, et restées en 2013 à cet étiage.
 

Un rapprochement GEM de France - CRPA annoncé

Par ailleurs, le président du Cercle de réflexion et d’actions sur la psychiatrie (CRPA), André Bitton, voit dans ce rapprochement, « une clarification et une officialisation de la relation de tutelle qui s’exerçait jusque-là dans l’ombre », tutelle « partagée avec celle qu’exerce sur la Fnapsy, la Conférence des présidents des commissions médicales des établissements psychiatriques, mais également l’administration centrale du ministère des Affaires sociales et de la Santé ».

Le CRPA pense donc, comme indiqué dans un communiqué le 2 février, « qu’actuellement, une ouverture se fait jour pour l’affirmation d’un mouvement d’usagers en psychiatrie, indépendant et autonome, qui entendrait assumer pleinement ses responsabilités et son rôle, dans la représentation des usagers en psychiatrie d’une part, mais également, d’autre part, dans la cogestion de la question psychiatrique dans ce pays ».

« Nous en appelons donc au sens des responsabilités de nos collègues des associations de patients et anciens patients psychiatriques, pour que nous réfléchissions à la formation d’un pôle alternatif au système » Unafam-Fnapsy, indique-t-il. Le président du CRPA informe en conclusion que l’Union nationale des Groupes d’entraide mutuels (GEM) de France, va rejoindre le CRPA au printemps prochain. « Le CRPA, de son côté, devrait rejoindre en parallèle l’Union nationale des GEM de France comme association spécialisée sur l’abord juridique de la question psychiatrique, dans le sens du renforcement d’une dynamique favorable à un mouvement d’usagers en psychiatrie indépendant des pouvoirs institutionnels », conclut-il.

Tous droits réservés 2001/2014 — HOSPIMEDIA


Actualités sociales hebdomadaires, 7 février 2014 : interview de Mme Claude Finkelstein

 
Note liminaire du CRPA (7 février 2014) :

Cf. une réponse de plusieurs organisations d’usagers publiée dans les ASH du 23 février 2014 (lien).
 

Ci-dessous le texte d’une interview donnée par Mme Claude Finkelstein aux Actualités sociales hebdomadaires, dans la livraison parue ce même jour.

On voit bien, dans cette interview, à travers la dénonciation de Mme Claude Finkelstein de l’instrumentalisation d’anciens patients qui ont eu la parole sans que ce soit elle-même qui l’ait eue et l’ait prise, qu’elle-même s’est vécue et a été positionnée comme étant seule légitime à prendre la parole pour les usagers en psychiatrie, et qu’en conséquence, tout autre prise de parole psychiatrisée qui ne soit pas la sienne, ne pouvait qu’être, pour elle et ses soutiens, un casus belli, et qu’elle se devait, étayée par l’UNAFAM et par tous autres appuis, d’éliminer et dé-légitimer tout autre prise de parole que la sienne.

Nous vous signalons à toutes fins que sur la critique que Mme Claude Finkelstein fait du programme des médiateurs de santé pair, et quant à la contre-proposition qu’elle fait, cette contre-proposition ne vient pas d’elle, mais du CRPA. Cf. l’intervention du CRPA lors de l’audition informelle faite par le député M. Denys Robiliard et son attachée parlementaire Mme Hélène Gacon, des associations d’usagers, en clôture des travaux de la Mission d’information santé mentale et psychiatrie, le 21 novembre 2013. Ces positions énoncées oralement le 21 novembre dernier, ont été formulées dans une version écrite du 23 novembre 2013, et sont publiées sur le site du CRPA à cette adresse (cliquer sur ce lien).

On peut être étonné de voir là, une dénonciation d’une instrumentalisation de nos voix par les professionnels, dans le même temps où la FNAPSY se conjoint à l’UNAFAM en se plaçant sous la tutelle de ce puissant lobby. Mais en la matière, nous ne sommes pas à une contradiction près !


2014-02-07 ASH — Interview de Mme Claude Finkelstein

Actualités Sociales Hebdomadaires - Numéro 2846 du 07/02/2014

Côté terrain -

Source (site des Actualités sociales hebdomadaires) : http://www.ash.tm.fr/consultation/c…

Questions à CLAUDE FINKELSTEIN : « La parole des usagers en psychiatrie est reprise en main par les professionnels »

Auteur : N. C.
 

Après 15 années passées à la présidence de la Fnapsy (Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie), Claude Finkelstein vient de quitter ses fonctions.
 

  • Quel bilan tirez-vous de votre engagement à la Fnapsy ?

La fédération est passée de trois associations adhérentes en 1998 à 67 aujourd’hui. Nous faisons un travail de terrain considérable : nous écoutons les patients et les dirigeons vers des associations locales, allons les voir à l’hôpital, organisons des formations destinées aux usagers qui vont siéger dans les instances régionales. Notre première grande victoire a été la signature, en décembre 2000, de la « Charte de l’usager en santé mentale », avec le ministère de la Santé et la conférence des présidents de CME des CHS (1). Ce texte — distribué à plus de 5 000 exemplaires dans les hôpitaux et les maisons de retraite — affirme que le patient en psychiatrie est une personne à qui on doit expliquer pourquoi il est hospitalisé et comment il va être soigné. Cette charte nous a permis de défendre l’accès des usagers à leur dossier médical dans le cadre de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades — dite loi « Kouchner ». En 2005, nous avons défendu l’inscription des groupes d’entraide mutuelle dans la loi « handicap ». Puis, nous nous sommes battus pour que les articles sur la psychiatrie soient retirés du projet de loi de prévention de la délinquance. Enfin, nous avons réussi à infléchir le texte de la loi sur les soins sans consentement votée en juillet 2011 et obtenu que la décision de levée des soins reste au médecin et non au préfet.
 

  • Vous condamnez les dysfonctionnements du système institutionnel psychiatrique…

La parole des usagers est reprise en main par les professionnels. Ceux-ci reprennent possession de notre vie, alors que la loi « Kouchner » donnait la parole au malade. Nous seuls pouvons dire ce que nous sommes capables de faire, travailler ou pas. C’est un retour en arrière ! On assiste à une instrumentalisation de la parole des anciens patients : on les fait témoigner dans des colloques ou dans les médias à titre individuel, sans aucun suivi, alors que la Fnapsy est justement là pour intervenir au nom d’un collectif. Cela se traduit aussi par une chute de la subvention du ministère de la Santé, qui est passée, entre 2011 et 2012, de 170 000 à 70 000 €. On voit aussi les résistances à l’application de la loi « Kouchner » dans les services de psychiatrie. Tout patient hospitalisé peut désigner une personne de confiance pour l’accompagner tout au long des soins et des décisions à prendre. Or les personnes hospitalisées sous contrainte en sont privées. Pourtant, dans les pays nordiques ou au Québec, cette personne de confiance — payée par une association d’usagers — est systématiquement nommée quand une personne est hospitalisée sans consentement. Les résultats sont là : sur 100 patients, 67 acceptent de se faire hospitaliser librement. En acceptant de se faire soigner, elles sortent du déni de la maladie.
 

  • Où en est l’expérimentation des médiateurs santé-pairs (2) ?

C’est une grande déception. Sur les 30 médiateurs qui se sont lancés en 2011, il n’en reste plus que dix en poste. Le médiateur est trop dépendant du chef de service et a du mal à trouver sa place dans une équipe de soignants. Nous militons pour qu’il ne soit pas rattaché à un service, mais mis à disposition de l’hôpital par une association d’usagers. En cas de problème, il peut ainsi se tourner vers l’association.
 

  • Quelles sont vos perspectives ?

Je deviens directrice de la fédération. Richard Palombo en est le nouveau président (3). Pour nous faire entendre des pouvoirs publics, nous allons créer, avec l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques), une plateforme commune de propositions et d’actions : l’Union nationale des associations de la psychiatrie (Unapsy). Il ne s’agit pas de remplacer la Fnapsy et l’Unafam, qui garderont leur identité et leur action propres. Nous allons porter des sujets communs, comme le logement des usagers, la prévention ou la stigmatisation.
Je souhaite désormais faire moins de militantisme et me tourner vers la réflexion sur l’éthique en psychiatrie.
 

Notes

(1) Conférence nationale des conférences médicales d’établissements de centres hospitaliers spécialisés.
(2) Voir ASH n° 2739 du 30-12-11, p. 20.
(3) Président de l’association OSE (Ouest-sud-est), il était, depuis cinq ans, vice-président de la Fnapsy.