2013-04-05 - Mail ouvert à M. Denys Robiliard député PS, ancien président d’Amnesty International-France

• Pour citer le présent article : http://goo.gl/r5drm ou http://psychiatrie.crpa.asso.fr/313

Document du vendredi 5 avril 2013
Article mis à jour le 28 août 2020
par  A.B.

En ce qui concerne l’affaire de M. Laurent Wetzel, lire notre publication : 2011-05-22 Témoignage de M. Laurent Wetzel, ancien Maire de Sartrouville (78), sur son internement arbitraire de juin 1995.

Cet article est également publié sur Mediapart : http://blogs.mediapart.fr/blog/andr…

Cf. aussi : 2013-03-30 - Protestations du CRPA sur les auditions de la Mission parlementaire santé mentale et psychiatrie .


André Bitton Président du CRPA (Cercle de réflexion et de proposition d’actions sur la psychiatrie).

Paris, le 5 avril 2013.
 

Monsieur le député et ancien Président d’Amnesty International-France,
 
Je vous signale qu’à ma connaissance, aucun rapport d’Ammesty International (dont vous êtes un ancien président de la section française) n’a jamais épinglé ou dénoncé la France, sur le fait que ce pays (le nôtre), pratique des internements psychiatriques abusifs de type politiques, qui sont des règlements de compte politiques.

Ainsi, au hasard, je vous cite une affaire que je connais assez bien tout de même puisque cette personne est membre du CRPA et que je la connais depuis plus de 15 ans, celle de l’internement abusif de M. Laurent Wetzel, ancien maire UDF de Sartrouville, dans la nuit même qui précédait les élections municipales du 18 juin 1995. Cf. son livre témoignage de 1997, chez Odilon Média, dont le diffuseur avait fait faillite entravant une bonne diffusion de ce livre qui, pour nous, a fait date, dans la lutte contre les internements abusifs : « Un internement politique sous la 5e République ». Cet internement, miraculeusement basé sur le prétendu délire de M. Laurent Wetzel, et qui avait été rapporté par les chaînes de télévision, avait permis de faire battre M. Laurent Wetzel à ces élections et de ruiner sa carrière. Le Préfet qui avait ordonné son internement et l’avait fait conduire au CHS Sainte-Anne dans le service du Pr. H. Loo, était M. Claude Erignac qui a été, bien plus tard, dans ses fonctions de Préfet en Corse, assassiné dans le cadre d’une de ces affaires corses qui, habituellement, défrayent la chronique.

M. Laurent Wetzel n’avait dû sa réinsertion professionnelle qu’au fait d’être agrégé d’histoire, haut fonctionnaire détaché de l’Education nationale, ancien élève de l’École Normale Supérieure (rue Ulm), et avait donc, ensuite de ce sale coup, intégré la fonction d’Inspecteur d’académie, où d’ailleurs il a été persécuté du fait de ses antécédents psychiatriques. M. Wetzel est actuellement retraité.

Bien qu’il s’agisse d’un homme de droite, le Parti communiste des Yvelines, s’était, à l’époque, en 1995, insurgé contre cet internement psychiatrique évidemment abusif, et qui était surtout un règlement de compte politique par psychiatrie interposée.

M. Laurent Wetzel a publié dans notre site un témoignage très parlant sur son affaire, et sur son plaidoyer de 1997, dans son livre, pour une judiciarisation des internements psychiatriques pour contrer la propension française aux internements abusifs, dont le lien est celui-ci.

Vous serait-il possible de nous faire savoir (M. Wetzel est en copie de ce mail), pour quelles raisons votre ancienne organisation, n’a jamais cru bon devoir faire ce travail de simple vérité, que de reconnaître la France comme un État abuseur psychiatrique au sens politique du terme, alors même que la France est un des pays d’Europe qui a été le plus condamné, en matière d’internement psychiatrique, par les organes de la Cour européenne des droits de l’Homme, il est vrai essentiellement par les requêtes dans nos diverses affaires (dont la mienne), et essentiellement sous la rédaction de feu Philippe Bernardet, décédé en 2007 ?

Merci de votre réponse et de vos éventuelles dénégations (le déni de réalité est un des critères de la psychose … Encore une histoire de fous !).

Recevez, monsieur le député, mes salutations sincères.