2012-08-14 Maltraitance ordinaire dans une clinique psychiatrique

• Pour citer le présent article : http://goo.gl/SHNXL ou http://psychiatrie.crpa.asso.fr/256

Document du mardi 14 août 2012
Article mis à jour le 27 août 2020
par  CRPA

tem : Témoignages.

Ou encore : 2011-11-10 Comment les centres psychiatriques rendent les gens… fous .


Ce témoignage nous a été envoyé le 14 août 2012

J’ai eu affaire à une hospitalisation en psychiatrie pendant huit semaines en 2009 à la suite d’un choc post-traumatique… Plus j’occulte la période, mieux je me porte !

Aucun dialogue, aucune écoute… même avec le psychiatre qui passe vous voir une fois pas jour … La réponse est outrageusement médicamenteuse… matin midi et soir à la queue-leu-leu devant une infirmière. Une marche qui se doit d’être silencieuse et qui ressemblerait à une marche funèbre, et une file d’attente qui ressemblerait à une file de zombies ! J’étais pourtant dans une clinique cossue je précise…

Des équipes soi-disant pluridisciplinaires y proposent des activités, des mini ateliers où l’on se croirait en classe de première maternelle, les personnes y sont infantilisées au maximum ! Une psychologue, on se demande qu’elle est sa véritable fonction, qui propose des tours de tables interminables sur des sujets tels que l’alcoolisation, l’utilisation des stupéfiants (Ironie ?! On est shootés à mort !)…

Je pourrais écrire un livre sur le non-sens de cette psychiatrie… Étrangement « les malades » y deviennent encore plus dingues… Deux fugues pendant mon séjour de patients (pas de moi j’essayais de me tenir à carreau pour mériter ma libération !)…

J’y ai rencontré une femme infirmière en psychiatrie internée de force par son mari psychiatre, qui n’avait l’air de souffrir d’aucun de ces maux décrits dans les lexiques, et qui devait tout simplement être devenue gênante dans le couple ? Une histoire à méditer longuement… Un psychanalyste aurait fort à faire et à comprendre. J’ai rencontré une femme de 5 ans de plus que moi internée elle aussi sans son consentement par sa famille qui la traitait de schizophrène alors qu’elle faisait une terrible dépression après 25 ans de harcèlement moral par son époux… Nous sommes devenues amies. Elle a divorcé, vit très bien, travaille, a des amis, mais garde un chagrin enfoui au fond d’elle , ses fils ayant opté de la délaisser, toujours et encore convaincus que leur mère est une malade mentale ! Quel nœud se noue-t-il dans de telles situations ? pour que des fils n’aient aucune compassion et aucun respect pour leur mère alors que d’autres malades mentaux plus gravement atteints reçoivent tout l’amour de leurs proches ?

De part et d’autre j’en déduis donc que l’attitude et le maître mot sont : La maltraitance ! Mais est-ce concevable là où justement il ne devrait pas y en avoir car les êtres concernés sont vulnérables et en souffrance ! A quand la réelle pris en charge de cette notion tant dans les institutions que dans les familles ?

J’ai lu certains témoignages sur ce site… ils confirment mon sentiment : la maladie mentale est la seule plaie purulente parfois qu’on ne daigne pas soigner correctement…