2011-03-22 - La réforme contestée de l’hospitalisation d’office votée par l’Assemblée (AFP)

• Pour citer le présent article : http://goo.gl/Ba3Mt ou http://psychiatrie.crpa.asso.fr/74

Document du mardi 22 mars 2011
Article mis à jour le 30 août 2020
par  CRPA

Voir une revue de presse : Le projet de loi sur la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatrique a été adopté à l’Assemblée nationale - la presse suivant ce vote

Voir sur le site du Monde une version abrégée de la dépêche ci-dessous.


« L’Assemblée a voté mardi le pro­jet de loi réfor­mant l’hospitalisation d’office (sic Afp), dénoncé par les syn­di­cats de psy­chiatres comme « sécu­ri­taire », et qui intègre l’intervention du juge judi­ciaire au-delà de 15 jours, comme l’impose le Conseil constitutionnel.

Ce texte, dont la genèse remonte à fin 2008, après le meurtre d’un étudiant à Grenoble par un malade enfui de l’hôpital, ins­taure une nou­velle pos­si­bi­lité : les « soins » ambu­la­toires sous contrainte et non plus seule­ment l’hospitalisation.

Très com­plexe, car arti­cu­lant santé, liberté, et sécu­rité, le texte a sus­cité la colère de tous les syn­di­cats de psy­chiatres, rejoints par des syn­di­cats de magis­trats, qui le jugent « plus sécu­ri­taire que sanitaire ».

Il a tou­te­fois été voté mardi en pre­mière lec­ture sans ani­croche par 266 voix contre 147, à l’image du bref débat qu’il a occa­sionné dans l’hémicycle.

Ce vote inter­vient juste quelques jours après que le contrô­leur géné­ral des lieux de pri­va­tion de liberté, Jean-Marie Delarue, a dénoncé l’attitude de plus en plus fri­leuse des pré­fets pour accor­der aux patients des sor­ties d’essai, et a for­tiori de pro­non­cer des mesures de fin d’hospitalisation d’office.

Le PS a voté contre ce texte « ban­cal ». Serge Blisko a ainsi regretté qu’il soit « imposé par le tout sécu­ri­taire » et « basé sur la méfiance » à l’égard du patient, « cri­mi­nel en puis­sance », et « du corps médi­cal ». Il s’est par ailleurs inquiété des « 1000 postes de psy­chiatres non pour­vus dans les hôpi­taux publics ».

Au cours des débats, la secré­taire d’État à la Santé, Nora Berra, a pro­mis un « plan santé men­tale » pour l’automne. Réfutant le qua­li­fi­ca­tif de « sécu­ri­taire » accolé au pro­jet, notam­ment par le col­lec­tif des « 39 contre la nuit sécu­ri­taire », elle l’a au contraire jugé « équilibré ».

Un terme repris mardi par Jean-Luc Préel (Nouveau Centre). « Il ren­force le droit des patients », s’est féli­cité André Flajolet (UMP) et consti­tue « une réponse » aux dif­fi­cul­tés avan­cées par M. Delarue.

Jacqueline Fraysse (ex-PCF) a elle fus­tigé « une loi d’affichage » et regretté qu’« aucun moyen n’ait été accordé à la jus­tice » pour « accom­plir la tâche sup­plé­men­taire » occa­sion­née par l’intervention d’un juge judi­ciaire au-delà de 15 jours.

Le texte ins­taure égale­ment une pos­si­bi­lité d’hospitalisation d’office en cas de « péril immi­nent » et une période d’observation de 72 heures, qua­li­fiée de « garde à vue psy­chia­trique » par ses oppo­sants. Ceux-ci ont déploré la mise en place d’un « casier psy­chia­trique », ce que réfutent le gou­ver­ne­ment et le rap­por­teur UMP. Il ren­force aussi le dis­po­si­tif de suivi pour les per­sonnes décla­rées irres­pon­sables péna­le­ment ou ayant séjourné dans une « unité pour malades difficiles ».

Quelque 70 000 per­sonnes sont hos­pi­ta­li­sées sous contrainte chaque année, soit à la demande d’un tiers (60 000 cas) ou d’office en cas d’atteinte « à la sûreté des per­sonnes » ou « à l’ordre public » (10 000 cas).

Dans une tri­bune au Monde daté de mardi, le psy­chiatre Daniel Zagury a fus­tigé un pro­jet de loi « sani­taire pour les entrées et sécu­ri­taire pour les sor­ties », « ce qui ren­dra encore plus infer­nale la situa­tion sur le terrain ».

Une per­sonne sur cinq souffre ou souf­frira au cours de sa vie d’un trouble men­tal, ont rap­pelé dépu­tés et gou­ver­ne­ment lors des débats. »


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