1973-01-31 - Serge Reggiani : "Je vous écris de Villejuif" - Charte de l’ARM

https://psychiatrie.crpa.asso.fr/702

Document du mercredi 31 janvier 1973
Article mis à jour le 28 août 2020
par  A.B.

Serge Reggiani (1922 - 2004) a su chanter cette détresse que toute personne psychiatrisée pour une durée indéterminée a pu connaître.

En 1973 lorsque cette chanson est publiée la loi du 30 juin 1838 sur l’enfermement des aliénés est en vigueur. Les internés psychiatriques au nombre de 120 000 personnes n’ont aucun droit.

1972-12-04 Charte de l’ARM.

Le Groupe information asiles (GIA) qui s’est formé l’année précédente, donne écho à une charte rédigée par quatre internés de Perray-Vaucluse, service Dr Barte, 17e ar., qui va servir de base revendicative de personnes internées sous contrainte. Elle est titrée : « Charte de l’ARM (association contre la répression médico-policière) ». Les rédacteurs de cette charte, sous la direction de Gérard Vincent, activiste psychiatrisé, réclament entre autres points un droit à la défense par avocat, et l’accès à des soins non médicamenteux.


Paroles de cette chanson de Serge Reggiani publiée dans une compilation de 1973

Je n’vous écris pas de Brest
Ni de Prague ni de Madrid
Moi je vous écris de France
De l’hôpital de Villejuif

Ça va bientôt faire dix années
Qu’on me cache dans un coin
Qu’on vient me jeter la pâtée
Dans ma chambre chaque matin
Je ne sais pas ce que j’ai bien pu faire
Pour être mis à la fourrière
A la fourrière des humains

Qu’est-ce que je fais en pyjama
A tourner entre ces murs blancs
Appeler qui, implorer quoi
D’où je suis personne ne m’entend
Toutes mes peines sont peines perdues
Je vis mais ça ne compte plus
Puisqu’ils m’ont rayé des vivants

Je n’vous écris pas de Brest
Ni de Prague ni de Madrid
Moi je vous écris de France
De l’hôpital de Villejuif

Ils peuvent me piquer la peau
Et me sangler à mon lit
J’entends toujours mille marteaux
Résonner dans mes insomnies
Je vois toujours des foules défouler
Des mains et des portes fermer
Je ne trouve plus la sortie

J’ai pourtant dû être un enfant
Moi aussi j’ai dû courir
Après des chiens, des cerf-volants
Si je pouvais y revenir
Mais je ne sais plus où dans quelle banlieue
J’ai semé les cailloux qui me
Ramènerait à ce jardin

Je n’vous écris pas de Brest
Ni de Prague ni de Madrid
Moi je vous écris de France
De l’hôpital de Villejuif.



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